• J’ai peur…

     

     

     

     

     

    Car j’ai marqué  l’horizon d’une grande ligne noire et ma folie s’étire encore aux foudroyantes envies du soir.

    Pourtant… mon corps est froid, droit comme un mort devant son ombre délacée et mes yeux trainent derrière, au loin, comme un regard éteint.

     Et les nuits glacent mon sang d’une caresse au bout des doigts, le front fiévreux, les pieds crispés, troués par les sanglots d’une autre vie et l’avenir se vide comme un sourire oublié.

     Pourtant mes doigts se sont taillés comme une porte ouverte au rêve, mon sang s’en est allé comme une cascade de souvenirs mais le temps frappe encore mes lèvres desséchées.

    Alors j’ai la langue qui traine à baver sur des incompréhensions

    Et…


     

    Vvvvarf ! Canal plus est de nouveau crypté !

     

     

     

     



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  •  

     

     

    Les Pantins d’aoûts.



    Le soir goutte la nuit,
    D’une grande bouche froissée,
    Qui, lancinante au soir venu,
    Eteint nos nuits,
    D’une ombre inachevée.

    Avalant leurs derniers rires,
    Ils jettent l’encre aux veuves esseulées,
    Comme ces pantins de sanglots froids,
    Ils jettent l’encre aux yeux vides d’émois,
    Flamboyants de soupirs,
    Immobiles comme des enfants perdus.

    Ils frapperont le soir,
    D’une flaque d’ironie
    Et les âmes foudroyées,
    Au hasard du grand sombre.
    Ils frapperont le soir,
    Pour délacer leurs yeux
    Noyés.

    Et si les lunes ambrées du jour,
    Se pendent au fond d’un grand placard,
    Je m’ouvrirai la gorge,
    Pour cultiver l’orage
    Aux larges des linceuls gris.

    Et si les lunes ambrées du jour,
    Se pendent aux yeux des hommes,
    Nous nous ferons pantins,
    Lorsqu’août se terminera.

     

     



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  • Bienvenue dans ma chambre !




    Te souviens-tu des bords et des dessus, d’une nuit criant le délice de ces lèvres que l’on mangeait de loin ?


    Te souviens-tu… du vide ?


    Comme une grande bouteille peinte sans contours, tel un grand tableau noir cherchant à s’inventer le jour.
    Le ciel pendait au plafond comme un grand chiffon blanc, et d’une main fluide je jouais avec sa vie d’un long souffle éphémère. 
    Et le sommeil s’éclatait comme une goutte à mon pied, de celles qui voguent le ciel sur leur coton feutré.
    Et l’on vivait de fuite, comme drogués du hasard,
    A découper des nuits, pour mourir du regard.


    Nous écrasions nos yeux, de ceux qui pendent aux doigts, de ceux qui, creux, rongent les murs pour allonger nos voix.
    Alors nous soufflions nos draps, cabossés comme un désert,
    Et si les ombres trébuchent encore, nous effacerons nos pas,
    Pour les rendre moins vulgaires.
    Et même si sans comprendre, nos lèvres accueillent l’insomnie, nous embrasserons le jour d’une porte ouverte sur la nuit…

     

     

     

     

     

     


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  •  

    Partirai-je le sourire aux lèvres ?
    Juin n’est plus ballade de nos mémoire ;
    Les paysages se parent d’auparavant,
    Alors l’on vient ici se rappeler,
    Le temps.
    Car je sais, qui sait ?
    Là bas, à l'autre bout du monde,
    Là-bas…il fut un temps…

    Et si, simplement par pure beauté,
    Nous revenions ici 
    Lorsque de haute ou basse marée
    Nous écumions la nuit…

    Par-delà les brises évanouies,
    Telle une nuit de bleu rosée,
    Là ou coule le soir
    J’irai là-bas
    Si l’on se souvient d’ici.
    <o:p> </o:p>
    Valse !
    Mélancolique de l’homme,
    J’arracherai les flammes
    Des feuilles  mortes d’automne
    Lorsqu’au couché du jour
    Le temps brase les cieux.
    <o:p> </o:p>
    Et si !
    Et si, tout simplement…
    Je profitais des âges
    Lorsque le soir venu
    Le temps vole une part de ma vie…

     

     


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  • J’ai vu les cieux vomir...


    Je me meurs lentement comme étouffé par un bûché nocturne…

    Je sens mes crimes pendre à mes doigts, la tête frappée de tous passés qui s’échapperaient des misères d’autrefois.
    Le ciel s’apprête tel un stratège, accablant mes rides et ma vision, je me perds entre deux pas, craquant de solitude, comme ces fenêtres plaidant l’appel au vide…

    Et j’ai vu ces légions d’hommes apeurés, leurs têtes comme une troupe de chiens enragés, essayant d’arracher la peau vermeille des cieux. J’ai vu les vieilles femmes fébriles hurler la mort, la bouche grande ouverte pour avaler le néant qui s’avançait aux yeux des assoiffés, elles ont crachés du vent de leurs yeux vidés, comme rongées par des vagues de sanglots asséchés.
    J’ai vu les cieux vomir, par centaine comme un diaporama, virer du noir au blanc, comme si les souvenirs du monde n’était qu’une bande annonce d’un vieux cliché.

    Les arbres ont dressé leurs branches comme pour happer la vie au vent qui les feuillette chaque jour, et les roses ont baissées leur garde se détachant de leurs épines pour se parer du bleu.
    Les monts sombraient dans leurs démences, s’allongeant comme un grand cou pour embrasser les flammes qui doucement brasaient l’agonie du vent.

    Le soleil se para de ses rayons meurtris, comme des cordes de guitare, jouant gaiment à la nuque des hommes ébahis. Les notes s’élançaient telles les guillotines d’antan, tranchant coup par cou la noirceur de leurs corps blancs.
    Alors j’ai vu les cieux vomir ces couleurs, à coups de grandes griffes d’acier rouge.

    J’ai pris mon sac et capturé le temps pour comprendre sa folie,
    Et comprendre ses chimères qui dansent sur nos terres finies.
    J’irai au jour qui vient de par la perte d’une nuit, et même si mes bottes sont trouées jusqu’à me dévorer la chair, j’arracherai au ciel comme un vieux bouquet d’ombres, le feu de nos prunelles, la mort expiée de toute dentelle, comme si vos vies noyées dans mes pupilles, cogitaient pour façonner le monde…

     

     

     © Damien Corbet - Tous droits réservés.


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