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Par Corbet Damien le 13 Septembre 2009 à 21:12
Enucléé,
Son corps est suspendu par son ombre
Et ses doigts claquent au vent,
Saignés, brisés,
Comme ce vieux carillon ;
Ses ongles entaillent sa potence
Et broient son impatiente folie,
Puis, dans un élan d’espoir,
Il y a cette goute fiévreuse
Qui tombe silencieusement
Le long de son front cabossé
Pour s’échouer sur sa main
Brûlant sa chair, perçant ses os,
Comme cette brise morcelée,
Qui lui tourne le dos.
Les hommes en noirs s’avancent,
Parés de leurs coupe-vents plumés,
Les yeux vermeils, la gueule envieuse
Cognant froidement
Cette barre d’avant-vie
Cognant à faire tomber ce corps frêle
Moisi,
Qui lorgne ces pavés pourpres
Ou tambourine encore
La carcasse de mon âme,
Finie.
Alors
Il y avait ces morts,
Ces chiffons d’art
Et de peinture au corps
Qu’on agrafait sur les murs,
Et leurs têtes qui cognaient aux fenêtres
Comme ces diabolos rouges
Qu’on jette en quête d’amour
Pour embrasser le ciel.
Alors,
Peut-être même, ou serait-il…
Pantin ?
Lorsqu’on tire sa ficelle
A faire valser sa panse
Régurgitant ces
Je ne sais quoi…mais
Saurait-il encore… ?
Il danse,
Libre, étalé sur la scène,
Comptant, peaux, reins,
Autrefois reste des vents,
Qui valsaient sans accord,
Fracas de têtes
Et caboches musiciennes.
Énucléé,
Son ombre frêle reluque
Ces bourgeoises colorées,
-Imprésentables-
Ces grosses touffues grasses
Agitant leur perruque
Pour le ballet des Misérables…
Pourtant,
Il y avait cette femme en fleur
Prenant pétales à sa rose ceinture,
Et son chapeau rayé,
Bourdonnait ses cheveux,
Bouclés,
Comme ses yeux noués par les scilles
Que le matin daigne éclore
Il y avait cette femme en fleur,
Qu’on me jetait aux pieds…
Et cette ombre qui dansait,
Qui s’attachait aux angles
Pour un plus long séjour
Encore,
Et toujours…
Noire…
Noire…
Enucléé,
Il y avait cet homme
Ce pendu qui rêvait
Comme un goût d’avant-vie,
Et la mort qui dansait…
© Damien Corbet -Tous droits réservés.
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Par Corbet Damien le 6 Septembre 2009 à 14:37
Rio de Gens'héros.
Il y avait ces femmes aux chapeaux pommes,
Traçant le ciel d’une main courante
Pour s’évader du monde ;
Il y avait ces hommes qui s’élançaient au vide
Ces fanfares de cotillons fous,
Qui s’écrasaient aux murs,
Et ces vieux pantins mous,
Qui vieillissent à l’usure,
Comme un sourire sous les attraits
Du temps.
Il y avait ces femmes aux chapeaux pommes,
Et le désir qui croulait
Comme un brin d’essentiel
Sous leurs jupes monotones.
Pourtant
Lorsque le jour daigne s’éteindre
On voit ces êtres
Dont l’horizon semble se mouvoir
Et ces femmes
Qui cambrent leurs silhouettes
Comme un vieil homme âgé.
Il y avait ces danseuses colorées
Qu’on croquait comme des pommes
Et leurs robes flottent au vent
- crépuscule dévoilé-
Et le plaisir se déboutonne
Sur un tableau de nuages blancs.
Et même si
L’on voit ces jeunes mômes,
Lancer leurs frondes au ciel
Pour s’élever doucement,
L’avenir trône dans ma rue,
Grand spectacle incongru,
Et l’on veille nos étoiles
Lorsque les soirs défilent
Etouffés sous ces preux
Lampadaires.
Il y avait des femmes aux chapeaux pommes,
Traçant le ciel, perdues dans l’horizon,
Et les danseuses s’élancent
Sous leurs robes sans attraits,
Alors le crépuscule se déboutonne,
Sous mon sourire des plus abstraits
Et le plaisir s’évade en déraison
Comme un brin d’essentiel.
© Damien Corbet -Tous droits réservés.
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Par Corbet Damien le 28 Août 2009 à 18:24
Bonjour à tous ! je vous propose deux peties formes sympa pour ce poème Bonne lecture !
Femmes de qualités.
1956, un œil sur le monde, obnubilés, les corps s’élancent comme une grande flaque d’ombre, horizon.
Il y avait l’hiver tendre et douce, figée.
L’automne s’avance à petits pas,
Sur son mont de crânes ivoires
ballerine au boulot,
les seins gelés,
ballerine du peuple-plié,
les cheveux en bataille,
c’est au grand désaccord du ciel qu’elle erre brulée
pieux vermeils et pourtant si légers qu’ils en dansaient au vent
sous sa peau noire,
comme une image de déjà vu,
brûlée,
comme une odeur de chair…
brûlée,
d’envie
son corps est nu
Sous ses rameaux vermeils.
Femme d’arrogance aux formes orangées,
Elle était pâle et si… inexplicable,
nymphe,
un sourire en coin,
au délice de tes seins pommés,
et deux autres,
qu’on assassine de rouge à nos lèvres
noir(e)s,
à nos sangsues sucrées
affichés sur ses bras.
Et voici la forme originale, qui permet une toute autre lecture :
1956, un œil sur le monde, obnubilés, les corps s’élancent comme une grande flaque d’ombre, horizon.
Il y avait l’hiver tendre et douce, figée. Sur son mont de crânes ivoires, les seins gelés, les cheveux en bataille, pieux vermeils et pourtant si légers qu’ils en dansaient au vent comme une image de déjà vu, comme une odeur de chair, d’envie…son corps est nu.
Elle était pâle et si… inexplicable, un sourire en coin, et deux autres, noirs, affichés sur ses bras.
Elle était là, figée, imperturbable et pourtant si pressée, un œil vers l’arrière, jugeur, et l’autre bleu, ou-vert ? Peut-être un peu trop froid, l’esquive s’en échappe encore, blizzard.
Souple, peut-être un peu fébrile, elle était l’escalier au beau milieu des marches…pour y perdre son temps, pour y perdre ce corps aux formes détournées, timide, sa gorge fume encore mille brouillard.
Et même si, ses pieds craquent le sol, comme ces femmes, craquant la fleur de l’âge pour se voir rajeunir, il y avait l’ivresse au compte goutte, et son corps suait les jours, fine, comme une brise en fin de moi.
Il y avait ses yeux, sa solitude et… et mon cœur, qui s’efface aux tableaux, aux fenêtres, et ces vaines d’eau, qui tombent encore, innocentes sur les pétales perce neige pourtant, l’Hiver est morte.
1956, borgne, le monde en second œil, grande boule de papier brûlé, alors les corps se pavanent et forment ma nouvelle ronde, fanés.
L’automne s’avance à petits pas, ballerine au boulot, ballerine du peuple-plié, c’est au grand désaccord du ciel qu’elle erre brulée sous sa peau noire, brûlée, de ses rameaux vermeils.
Femme d’arrogance aux formes orangées, nymphe, c’est au délice de tes seins pommés, qu’on assassine le rouge à nos lèvres, à nos sangsues sucrées, et l’on t’écrit encore, mon-otone, et l’on feuillette encore…
© Damien Corbet -Tous droits réservés.
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Par Corbet Damien le 23 Août 2009 à 14:46
Le complexe de la goutte
.
.
.
Le soleil s’est noyé,
D’ivresse au compte goutte
Et ma main s’exécute,
A faire valser le ciel
D’un léger torrent d’air,
Et l’infini s’accable
D’une coulante colorée,
Tombe
Eau.
Les parfums dansent dans l’air,
Telle une gerbe de printemps,
Telle une gerbe au vent mourant,
Le temps gronde son caractère,
Les cieux se voilent
D’humeurs grises,
Imparfaites
Et ma femme gronde encore,
La tête sur mon nuage,
Une goutte
Sur la lunette.
Le complexe de la goutte,
Délicat, mais bien mené,
Limpide,
Parfois très fin,
Les yeux au ciel
Sans pour autant
…
Se faire prier.
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Par Corbet Damien le 19 Août 2009 à 18:40
Délirium
Le soleil s’est encore joué de moi,
Sur les vagues placentas de notre monde,
Mais l’avenir se sent seul à me tourner le dos,
Et ces cris sourds meurent en ce puits des lamentes,
Et ton ombre rosée s’avance pour fuir au jour,
Fils.
Tu n’es pas seul, ta sœur t’appelle,
Morte, la corde autour du corps,
Elle se baigne de notre sang,
Elle se baigne dans notre chambre, nue
Ou le sommeil est mort.
Fils, bête sombre délavée du silence,
Ton âme bleue s’étouffe en mes tendres profondeurs,
Et même si en cette usine de couture pourpre,
Tu vois marcher la mort sur tes ombres froidement peintes,
Chaque face de mes larmes t’est fermée,
Et la misère arpente encore mes rires déteints,
Lorsque mes sanglots filés tombent secs,
Comme une flamme chaude sur ton défunt toit.
Toi, fils des nuits, renfermé dans ta bulle,
Je laisse tes étreintes à mon corps brun et froid,
Et si le jour s’enfuit au deuil de tes lamentations,
J’offrirai mon corps pourri,
Aux vagabonds pâturages.
Fils, étrange berger naïf, te sens-tu sinistre ? Unique ?
Mais ta sœur l’est aussi, vidée du rêve et de l’envie,
Morte, un sourire à l’éclat.
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