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Et si j’y laisse mes yeux ?
« Le jour est maître,
La vie est un théâtre,
Le soir m’est traitre
Et chaque jour
Le rideau tombe,
La nuit couronne son sacre »
Alors je bâtirai des noms aux rêveurs inconnus,
De ceux qui pourfendent le temps
A coups d’heures creusent,
A ceux qui, ambitieux, cabossent l’horizon
Pour rendre l’infinie moins perdue.
Et moi,
J’irai blâme les grandes enjambées de l’art
Lorsque la brume pleure encore,
Et j’arpenterai ces murs,
Pour embrasser le soir.
Les femmes sont un trésor,
Et l’imagination,
Règne,
Les hommes pleurent encore.
Pourtant,
C’est à coups de boum boum
_ Ciel artifice _
Que certains plantent leurs étoiles
Pour colorer la nuit.
Alors,
Je me lâcherai la main,
D’un regard je tournerai mille pupilles
Lorsque paré de noir, la mer s’envole aux cieux,
Unis.
Et si j’y laisse mes yeux…
Je soufflerai la brise de mai,
Puisque le vent,
Reste muet
…
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Mange monde.
« Ils ont parlé d’un homme capable d’ouvrir le monde
Pour y couler ses jours lorsque l’océan divague »
Alors j’ai pris mon frère
Ma sœur
Et ma veilleuse
Pour plonger dans leurs yeux.
Pourtant…
Le monde est vide.
J’ai beau en faire le tour,
De la pupille au blanc,
Le monde est fade.
J’empoignerai la chevelure des belles
Pour m’y accorder ;
Puisque mon ventre est noué,
Puisque ma tête est vide,
Plongeons.
Puisque le monde est plus vivant,
Plus vif
Et plus pesant,
Je saisirai mon crâne à pleine dents
Pour y planter l’inceste
Nuit.
Alors,
Puisque mon regard est vide,
Je mangerai le monde
Maintenant
Que je suis large d’esprit.
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La femme aux cheveux argent.
Il y a des femmes aux cheveux griffés,
De celles qui tuent l’amour
A mes lèvres écorchées.
Il y a des femmes
Et l’espoir.
Celle qui ne demande ni Rome,
Ni galions ;
Celle qui,
Pourtant chère à mon âme,
Vogue à mon cœur,
Rie à mon nez
Et pourtant
Pleure.
Alors il y a des femmes
Aux corps dénudés,
Qui n’apportent qu’amour
A leur métier.
Et loin d’Hélène,
Et loin des haines,
J’embrasserai ses mains des ans finis,
Puisque ses cheveux sont gris.
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A l’ami rêveur,
Les villes sont mortes et délavées de l’homme
Comme le souvenir d’un lier qui s’accroche
Aux ruines des années.
Alors le vent claque d’un air arrogant,
Comme une clope qu’on assassine à coups de
Clap clap
Pour écraser le temps.
Le soleil se rit de tout,
Même du jaune,
Qu’arbore son courroux.
Et les tableaux tirent grise mine,
Et les couleurs s’en vont d’un trait,
Comme une corde pincée.
Moi j’assassinerai le crépuscule,
Puisque le rouge n’est plus grossier…
Et même si le vent souffle,
J’écouterai chanter,
Les âmes des rêveurs dépassés.
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« Je méprise les hommes aux tableaux sans dessin… »
Ils m’ont dit qu’une nuit sans étoiles était plus belle. Que le soir était un bain d’art dans le quel on plonge chaque jour. J’ai pendu mon corps de sa blancheur et j’ai appris à me noyer…
Pourtant tout est pareil, juste des étendues de grand rien,
Qui crient à mes oreilles ces mots qui s’écrasent à mi chemin.
Toujours trop long…
J’entends leurs pas qui ne savent où aller
Et leurs grandes enjambées qui claquent au soir,
Comme ces coups de poignard qui accrochent le temps
Pour êtres sûrs de leurs cauchemars.
J’ai menti tous les discours
Et j’ai pleuré ma noirceur pour comprendre le jour
Et comprendre l’envie
Et comprendre mes défaites
Qui s’affichent d’une victoire aux rires déments.
J’arpente ces murs sans lendemain pour en savoir encore. J’ai pris ces sacs de vous, de pleures, que je sèmerai comme la pluie sur ces routes. Alors j’ai marché sur ces longues lignes blanches pour préserver votre pureté lorsque les ombres dansent sur mes pas. Et j’ai couvert le soir d’un grand drap blanc pour détacher mon âme de ce corps avide d’un matricule. Et j’ai percé mes mains, laissé une échappatoire au ridicule pour qu’ils voient la douleur de leurs mensonges.
Alors j’ai donné la mort et l’espoir, j’ai fais comme eux, assis prêt d’un grand saule pour cracher les douceurs que vous avez saignées. J’ai pris mon cœur à pleine mains pour le frapper et j’ai vu chaque espoir né regarder sa mort arriver. J’ai tout vu, j’ai fait de mon visage un poème, arrachant à chaque expression ces amours déjà morts. Et j’ai coulé mon innocence…
Puisque mon corps est mort, desséché,
Que ma peau s’envole au vent, a chaque vague, à chaque griffure du temps.
J’ai parlé aux grands perdus qui traînent leurs yeux sur l’inconnu, gris, de ceux qui te happent la vie, d’une caresse sur ces murs qu’embrasse la pluie. Alors je souffle sur le vent pour que la brise se mêle aux nuages crucifiés sur le tableau « matin ».
Je voulais croire aux libertés du soir, j’ai tout cru, à leurs yeux vides qu’embrasse le destin, aux déchéances du malheur qui se penche sur chaque dessin et j’ai cherché pourquoi le jour offre aux ombres mes mouvements.
J’ai cherché les nuits qui se perdent au fond des trous qu’un sourire irrigue comme un torrent de chagrin.
J’ai cherché…pourtant la nuit recouvre encore les peines qui errent dans mon esprit.Et le soir danse encore dans le fracas des mots…blessés.© Damien Corbet - Tous droits réservés.
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