• Janvier 2010. Anecdote, platitude et tralala... (Je ne posterai pas la suite, histoire de la garder pour le recueil... donc extrait.)

     

    (Photo de Jose Almeida et Maria Flores )

    J'aimerais me persuader qu'il existe un ailleurs sans divines saintetés ni célestes tyrans, seulement le vide. Un grand banc blanc où l'horizon du rien s'étend dans le silence. Une grande mer sans eau ni vagues, sans drap cendré ni voile d'émotion lorsque le temps s'accorde au temps.
    Un grand plateau décoloré sans croyances ni religions. Rien.
    Se taire lorsqu'enfin il y a tant à dire, puis finalement, s'asseoir la tête au fond des mains. Attendre la marée, confondre la gauche, la droite, pour aller de l'avant sans rien attendre et se noyer d'ennui...sur un retour arrière.
    J’aimerais me persuader qu’il existe un ailleurs… sans chiendent dans la bouche, sans aboiement muets ni houle dans la gorge, lorsqu’un ciel sans voyages s’amarre à mes pas...


    _________________

    (Photo de Jose Almeida et Maria Flores )


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  • " L'amour est un baiser qu'on laisse faner aux coins des lèvres lorsque l'automne est sans mémoire..."

     

     

    © Damien Corbet -Tous droits réservés.


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  • Constance


    *Welcome to the Masquerade…*


    On voit la lune pendre au plafond et la folie s’étendre et se dénouer des jupons.
    Il y avait du rouge et des dentelles, des hirondelles vermeilles baladant le beau temps.  Les rondes se faisaient fines le temps d’une danse et les coups s’élançaient d’un pas, d’une demi-mesure pour se perdre aux fantaisies d’une robe valsée d’émoi. Certains chantaient sans rien comprendre et d’autres fumaient, accompagnant du pied ces gracieuses femmes qu’importe leur aisance. Alors il y avait Constance dans les mains qui se posaient aux hanches, les doigts fiévreux lorsque leurs lèvres s’accommodaient des circonstances. Au fond de ses yeux verts s'y retournait le temps, s'y retournait nos têtes pour y trouver raison...Il y avait constance, dans la danse comme dans les bras, dansée, danser puis s’achever d’un baiser contre-pas…
     

    (Tableau de CLAUDE BORDAT)

     
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  • Poèmes concours.

    Textes des deux auteurs gagnants.

     

     

     

    L’âme saline

    (De Laëtitia Berlioz)

     

    Enveloppée d’une vague

    De folie douce amère,

    Son regard flou divague

    En caressant la mer.

     

    Emportée par les flots

    De son âme incertaine,

    Elle avale un sanglot

    Pour refouler sa peine.

     

    Son cœur à la dérive

    Voudrait mettre les voiles.

    Naufragée dépressive,

    Son chagrin se dévoile.

     

    Son amour écumé,

    Souvenir d’un mirage,

    De longs sillons salés

    Recouvrent son visage.

     

    Ivre des profondeurs,

    Elle veut lever l’ancre,

    Et laisser ses malheurs

    S’accrocher aux palancres.

     

    L’océan des regrets

    Pour elle est sans rivage,

    Noyée sous les secrets,

    Ultime sabordage.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ça coule…

    (De Victor Frayssinhes)

     

     

    Je suis un bateau qui se guide aux étoiles
       isolées
    dans un ciel parsemé de nuages
       désolés
    qui pleurent les vagues brisées…
       Je suis
    de ces bâtiments qui ne s’arrêtent pas
       ou peu
    sauf pour admirer la force de ses courants
       et
    la tourmente plongée dans les vents
       de ses océans…
    Et de ses lames habiles elle vient
       lécher
    ma coque de son eau salée et
       se laisse aller
    à ma proue dévastée par les avaries
       de ses caprices…
    Comme une mer agitée elle fait onduler
       ses cheveux
    d’un blond teinté de feu d’un bleu teinté
       de fonds marins…
    Comme une vague elle laisse son écume
       sur le sable
    de ma peau aux grains humides
       de baisers
    et ses doigts laissent sur mon corps des traces
       timides…
    Comme un typhon elle m’emporte
       au fond
    les pieds liés par un bloc de promesses
       faites
    au coin d’un oreiller déchaîné…
       Et
    comme un capitaine perdu
       dans
    des amours de sirènes et des bateaux
       ivres
    de mots égarés dans des draps
       encore mouillés
    je laisse mon navire errer
       s’ancrer
    dans l’encre noir de ses yeux
       et ses cheveux
    comme une tempête qui jamais
       ne s’arrête…

     

     

     

    Merci pour vos nombreuses participations et félicitations aux deux gagnants.


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  •  
     
    Comptine des petits pieds


    Lorsque j'étais petit
    moi
    j'faisais la gueule au vent
    les pieds au front
    pour bombarder
    le temps
    d'un rien
    puis chanter
    la niaiserie des passants.

    Alors sans rien savoir
    sans rien comprendre
    je m'élançais
    loin
    très loin...
    où les vieux gens
    ne disent plus grand chose
    là où le vent prend la parole
    pour nous baiser d'amour
    nous prier d'être
    ou ne pas hêtre
    soi
    sous son grand manteau brin.

    Moi
    lorsque j'étais petit
    je m'adossais
    pour ne pas voir mes mains
    grandir
    grandir...
    et s'abreuver d'un rien.
    Là-bas
    oui, très loin...
    les jeunes gens
    ne disent plus grand chose
    ne voient que les grands trains
    fumer vers quelques chose...
    alors moi,
    lorsque le ciel maigris
    je prends mon sac
    à dos
    bossu
    pour protéger mon monde...
    de peur d'être commun.



    © Damien Corbet -Tous droits réservés.

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