Et l’homme cria aux arbres :
- Pourquoi gesticulez-vous comme ça ?
La Terre n’est-elle pas assez grande pour vos grands bras ?
Pourquoi restez-vous plantés là sans rien dire ?
Qu’attendez-vous ?
Pourquoi êtes-vous si grands?
Pourquoi ?
Po…
Alors les arbres répondirent :
- Quel homme bizarre…
Nos corps sont creux,
Le temps déchire ses visages contre nos branches,
Regarde, le vent hurle sa prison, piégé
Dans notre tronc…
- Pourquoi serais-je si bizarre,
Mes yeux pleurent le vent,
Seriez-vous criminels ?
Pourquoi serais-je si bizarre,
Je prends racine, alors, ô vous
Qui tenez tant à tous vous ressembler
Ne pleurez pas votre routine…
Je vous envie !
- Ton visage est clair et tes branches trop noires.
Notre routine est bien trop ennuyante, qu’envies-tu ?!
- Votre calme… vous êtes pères, mères et enfants,
Mes jambes sont lourdes et ma vie courte…
Alors puisque je prends racines
Que mon visage brave les temps
Prenez-moi, sages patients !
Alors l’homme leva les bras au ciel comme si des branches lui poussaient,
Les arbres volèrent son visage puisque le temps… s’arrache.
Angel