• L'infini au bout du nez.

     

     

    Ils étaient là, par milliers, leurs corps dressés tels de grands pieux brûlés, comme si les âmes de ce monde fumaient l’éveil d’un siècle mélodrame…
    Ils étaient là, et le soleil mourrait, couché sur le doigt d’une femme.
    Satan s’est fait pianiste de nos crucifix, tapant au ciel ce que l’ont crache à l’eau, mais ses mains tremblent encore quand l’ombre est aux vieux pots cassés, et l’homme danse ici-bas, l’infini au bout du nez.

    Ils étaient là...
    Pourtant, là-bas, sous les murailles de Paris, Automne resplendissait encore, telle une grande femme nue. Les couleurs y dansaient, détournant les allées, détournant les grands jours, déformant ses contours… elle était décoiffée comme ces saules que l’hiver emporte parmi les pleurs.
    Dans l’ombre des jardins antiques, les statues s’élançaient, pensives et condamnées comme ces sombres histoires aux chevets des enfants, les peines se cueillaient, rondes et rouges, à l’aube, crispée sous la bruyère, ou même songées aux pupilles chimères.

    Ils étaient là…
    Jeunes et vieux, affolés comme une fanfare de papiers jetés aux vents, mais les hommes sont des hommes, et le doigt d’une femme au spectacle couchant, s’évade, l’infini au bout du nez.

     





    © Damien Corbet -Tous droits réservés.


  • Commentaires

    1
    Rose-hybride
    Samedi 8 Août 2009 à 16:43
    Sous les murailles de Paris ...


    Damien, ce texte est vraiment superbe (bon, l'image est chouette aussi, ne pleure pas !).
    J'ai ador?es images vraiment bien trouv? ! (comme "Jeunes et vieux, affol?comme une fanfare de papiers jet?aux vents", "Satan s’est fait pianiste de nos crucifix" ...)

    Continue hein. Evidemment.
    Continue.
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