• L'aveugle est visionnaire




    L'aveugle est visionnaire









    Ô hypocrites du monde ! Miroirs impurs de mon âme, mon image vous est-elle si précieuse, perdue dans l’ignorance de vos yeux ?
    Aveugles !

    « L’avenir est au passé, laissons donc nos peut-être au futur, passons…
    Vagabond… »
    Drogué dès ma naissance j’ai fais graver l’enfer au dos des mises en garde, errance…
    Le malheur est aux miroirs ternis de notre époque, à ceux qui se repoussent le corps gonflé d’obscures étincelles …pour une réponse à l’arraché.
    « Peuple du monde, peuple du dit-même ‘Témoin de première ligne’, regarde donc Ô combien ce monde reste fidèle à ma bouche, paré de l’épouvante, ridicule, l’ineffable est somnambule aux transparences de l’âme, sourde démence. »
    Et les cieux se font pâles à vomir telle une dissolution poétique, et mon corps traîne encore cette folie de haute décadence, baigné dans le silence qu’elle fascine.
    Je…
    Je suis… aveugle aux yeux du jour.

    Les ombres mesquines sur mes paupières en disent tant !

    - C’est en ce corps obscur,
    Que règne l’hermétisme,
    Tu es catin des nuits,
    Malade et détestable,
    Tu es blafard en désaccord,
    Saccadé des non-dits,
    Volé des étincelles,
    Et ton corps rampe
    Encore, éperdu

    Silence !

    Tu es né du divin,
    Tu es né d’une putain
    Au regard sombre,
    Tes yeux sont vides mais
    Ta sagesse est un trône
    Cette volonté fait ton affront,
    Les nuits s’écoulent en toi,
    Tu es né du divin,
    Homme perdu de toutes visions,
    Et tu espères, encore,
    La tête levée au ciel,
    Là ou nul dieu,
    Jamais n’eu ton pareil. »

    Errance, mes contraintes m’oppressent, aveugle bohème, j’ai fais l’amour à cette éternité qui sans cesse me côtoie, suis-je déjà mort ? Cette couleur n’est plus un combat et même si mes yeux sont clos comme une barrière, grille-âge, je m’en irai, seul sans appui, mourir ma nuit d’ivresse.

    Pourtant les rues s’étendent comme une langue amoureuse…des borgnes aux regards dés-tournés, c’est pour ces deux pupilles noires que mes yeux m’ont délaissé.
    Vagabond, mes jambes craquent d’une inconnue compagne, vagabond, mes yeux sont tromperies et mes os se fracassent, mitraille, et même si mon regard traîne à l’au-delà j’irai claquer mes doigts sur l’homme et ces murs de silence, hypocrites aux songes péchés.

    Bien sûr, je vous parle de beauté, celle qui saute aux yeux, mourante aux champs d’horreur pour éclore d’overdose, des ces prunelles qui s’en emparent aux jongleuses du cœur, femmes, même l’homme reste sans identité et l’étrange est trop charmeur pour être notre adoration.

    Je suis catin,
    Travesti par les mots,
    Mais…

    L’aveugle est visionnaire, et même si, mes maux pourrissent d’une poésie noire, je laisserai ces peut-être vagabonds, puisque l’avenir n’est pas passé.






    © Damien Corbet -Tous droits réservés.


  • Commentaires

    1
    Eifeilo / flolacanau
    Jeudi 27 Août 2009 à 22:10
    T'as bien fait de m'inviter. J'ai pass?n bon moment devant le miroir...
    Une expression tilt : "les rues s'?ndent comme une langue amoureuse" (j'adore)
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